Les Français ont manifesté dimanche leur colère. Abstention massive, poussée du FN, vague rose, il faut vraiment être aveugle et sourd pour ne pas admettre l’ampleur de la claque pour le Président, son gouvernement et l’UMP.
Dimanche soir, sur les plateaux de télévision, le déni de réalité qui s’est emparé des leaders de l’UMP était saisissant. Comme dans une sorte de secte, chacun récitait des arguments issus d’une fiche transmise sans doute par les courtisans de l’Elysée. Comment des Ministres, des responsables politiques plutôt censés, peuvent-ils, par esprit de cour, oser dire de telles âneries ?
Il n’y avait pas la moindre once de sincérité dans ces propos, dont la mauvaise foi, himalayenne, n’avait d’égal que le ridicule. Ils auraient au moins pu mettre les formes. Mais non, puisqu’il ne faut pas contredire Nicolas Sarkozy, chacun répète en boucle des slogans absurdes et des raisonnements totalement spécieux, dignes des plus beaux syllogismes.
Les Français vont être malheureusement dans l’obligation, dimanche prochain, de réitérer leur vote pour se faire comprendre alors même que, j’en suis convaincu, ils ne votent à gauche que par défaut.
Si l’on prend un peu de recul, ce vote sanctionne un triple échec :
1 – l’échec tout d’abord du parti unique. Depuis 2002 on peut me reconnaître le mérite de la constance. J’ai toujours été hostile à cette fausse bonne idée de l’Union pour l’Union. Le résultat est là. Faute de présenter au 1er tour des listes différentes et d’être capable au second de présenter un projet de rassemblement, les électeurs du Centre quittent l’UMP et les électeurs gaullistes aussi. PS, Ecologistes et FN n’ont plus qu’à se frotter les mains !
2 – Deuxième échec, celui de la politique menée depuis 2007 et surtout de la contradiction entre le volontarisme affiché et le conformisme des décisions gouvernementales. Si l’on regarde une carte électorale, on voit bien que c’est l’électorat populaire, celui qui avait voté NON en 2005, celui qui avait cru en Nicolas Sarkozy en 2007, qui est aujourd’hui désespéré. Comment s’en étonner quand rien ne change sur le front économique (euro trop cher, absence de protection, etc.) ni sur l’insécurité, ni sur l’immigration !
3 – Ce vote sanctionne enfin l’échec personnel du Président de la République qui, dans un contexte de crise économique et sociale sans précédent, continue de fanfaronner, d’aduler l’argent-roi, en contradiction totale avec un discours de remise en cause des excès du capitalisme.
Un mauvais Président, une mauvaise politique, une mauvaise stratégie électorale, comment imaginer un sursaut sans tout revoir radicalement ?
La France n’a jamais eu autant besoin d’un Président digne et rassembleur, d’une politique qui aille enfin aux racines des problèmes et redonne une marge de manœuvre à la France, d’une diversité politique pour rassembler des électorats qui ont toujours été divers.
Il y a urgence...
NDA